C’est quoi une organisation et pourquoi le bernard-l’ermite m’inspire ?

Ils sont à mes yeux l’illustration que toute organisation se forme dans un but précis. Ils illustrent la solidarité (si tant est qu’on peut prêter cette attention à un crustacé) et la sécurité que peut représenter la communauté ! Une organisation particulière où chacun trouve sa place.

Vous le savez surement, les bernard-l’ermite sont des crustacés qui changent régulièrement de coquille. Pour ce faire, ils ont une façon particulière de créer ce que l’on appelle une chaîne de vacances pour assurer leur survie au moment du changement d’habitat ! Lorsque la coquille de l’un d’entre eux devient trop petite ou abîmée, il se met en quête d’un nouveau logement puis attend que des congénères le rejoignent. Lorsqu’un nombre suffisant d’individus est regroupé, ils s’organisent par ordre décroissant de taille (la fameuse chaîne de vacances). Puis, le plus gros déménage dans la coquille la plus grande laissant son ancien coquillage à celui qui le suit et ainsi de suite jusqu’au plus petit. Une fois que chacun a trouvé coquille à son corps, ils repartent vaquer à leur occupation. Cela leur permet de se protéger de dangers extérieurs. L’organisation de la chaine, peut parfois entrainer des désaccords allant jusqu’au conflit, notamment au sujet de la taille. Cela est toutefois moins risquer que de s’exposer seul aux dangers du monde extérieur. en image

Nous autres êtres humains fonctionnons de manière similaire. Nous nous regroupons afin de permettre la réalisation d’un objectif que nous ne pourrions accomplir seul (pour approfondir cette question ici).  Comme les bernard-l’ermite, nous établissons un cadre (pourquoi) et des règles et usages (comment). Toutefois, quand le l’objectif est atteint, il peut nous être plus difficile de nous séparer. Nous sommes des êtres sociables, ne l’oublions jamais. Alors il peut arriver que nous cherchions à garantir la survie de la communauté à tout prix voire même au détriment des individus qui la constituent. Pour cela, nous pouvons tomber dans toutes sortes de travers (ici ou et ) engendrant inconfort, tensions, conflits…

Parfois, ne devrions-nous pas faire comme les bernard-l’ermite, accepter que le but est atteint, que l’organisation n’a plus de sens et que nous devons repartir chacun de notre côté afin de reconstruire de nouveau projets avec de nouveaux congénères ?

Covid-19 : Et si on essayait la tolérance entre apprentis?

14.10.2021

Hier, j’ai conversé avec la nature ! 4 heures de marche, ça aide !

Je voyais toute cette végétation prête à faner, ces feuilles aux arbres prêtes à lâcher leur branche et je me suis demandée : que se passerait-il si elles s’accrochaient ? La réponse m’est venue très vite… le Néant. Si les feuilles en automne n’étaient pas prêtes à tomber, à retourner à la terre pour lui permettre de se régénérer, alors la nature ne se renouvellerait pas et très vite tout disparaitrait. Puis, j’ai fait le parallèle avec l’humanité. Et je suis arrivée à la conclusion que nous sommes à l’automne d’un cycle et que si nous ne sommes pas prêts à lâcher nos branches, nos habitudes, alors nous allons vers le néant… et je me suis dit que cela ferait une excellente introduction à la petite note sans prétention qui je m’apprête à publier et qui s’appelle : Covid-19 : vers des changements sociétaux inéluctables. Et si on essayait d’être tolérants entre apprentis ?

Systèmes organisationnels, prise de risque et reconnaissance

Systèmes organisationnels

Partie 1 – 09.06.2020

Bien que le soleil ait brillé sur une bonne partie de cette période de crise, c’est la citation attribuée à Sénèque « La vie ce n’est pas attendre que l’orage passe, c’est apprendre à danser sous la pluie. » qui m’a inspiré une publication en trois volets.
Il s’agit d’une invitation à réfléchir aux fondements de nos organisations, aux prises de risques nécessaires à leur création autant qu’à leur développement et à la reconnaissance que nous apporte le passage à l’acte.
Ce partage est une manière pour moi de rendre hommage à Eddy Blandenier,  un ami, mon mentor.

Prise de risque

Partie 2 – 18.06.2020

La crise du coronavirus que nous traversons est la preuve qu’un monde sans orage n’existe pas. C’est à cette occasion que nous avons vu un grand nombre de réseaux de solidarité se mettre en place spontanément. Des personnes étaient prêtes à prendre des risques pour venir en aide aux plus vulnérables. Soudain, les voisins et les concitoyens ne sont plus des inconnus, mais des personnes que l’on salue, dont on s’occupe et qu’on applaudit. Ainsi notre regard et notre attitude face à notre environnement ont changé. Seul l’avenir nous dira si c’est de manière durable ou non. 

Reconnaissance

partie 3 – 30 juin 2020

Les orages que nous traversons tout au long de notre vie nous obligent à réagir :  – soit nous nous mettons à l’abri et nous les regardons passer ; – soit nous prenons nos jambes à notre cou, et fuyons tant qu’il est temps ; – soit nous choisissons de les transformer en ressources pour faire germer de petites graines et saisissons l’opportunité de voir éclore un jardin aux couleurs inattendues. Pour cela il faut faire confiance au soleil qui finit toujours par revenir et trouver le sens que l’on veut donner à la situation, car il sera l’amorce de la reconnaissance que nous en tirerons.

Pour une activité bénévole organisée

23.01.2020

Pour développer et pérenniser un projet fort, il faut créer des partenariats équilibrés avec les bénévoles, assembler des compétences et des expertises qui se complètent et identifier la nature de la motivation, collective et/ou individuelle, des différents acteurs.

Pérenniser la motivation des bénévoles en identifiant les enjeux de leur motivation

05.12.2019

A l’occasion de la journée du bénévolat, je vous propose un article relatant une partie de mes réflexions au sujet des motivations des bénévoles et des enjeux liés aux situations d’action qui leur sont proposées.

Comprendre le fonctionnement des organisations à but non lucratif, mettre à profit mes compétences intellectuelles et mes expériences voici ce qui me pousse à m’exprimer publiquement sur ce sujet. Cet article est inspiré d’un ouvrage de Pierre Morin et Éric Delavallée et librement adapté au monde du bénévolat par mes soins.

Et si on parlait de la relation

03.10.2019

La relation est ce qui lie des personnes à un contenu. C’est l’équilibre entre l’Être et le Faire. Dans cette optique, il me semble important de bien clarifier deux notions, l’exigence et la contrainte:

– La contrainte entraîne une sanction positive ou négative (conséquence naturelle d’un acte ; Larousse). Si un bénévole engagé pour un festival vient et accomplit sa tâche, il aura accès à la manifestation. Si le bénévole ne vient pas, il n’aura logiquement pas accès aux festivités.

– L’exigence donne du sens à la contrainte. Dans le cas du bénévole, le fait de ne pas assumer son engagement est un manque de respect pour ses co-équipiers, pour l’organisation qui lui accorde sa confiance et dépend de son investissement personnel.

Il est très important de porter attention à ce qui se passe au niveau de l’Être (moi et l’autre). C’est à ce niveau de la relation que se situe l’essentiel, c’est-à-dire le sens de l’interaction. Dans le cadre d’un projet supposant un travail d’équipe, il est nécessaire de s’assurer que la mission, les valeurs et les ambitions institutionnelles sont claires pour tous les acteurs. Nous parlons là des exigences de l’organisation.

Définir les exigences c’est permettre aux collaborateurs de s’engager en conscience, d’être en accord avec le Faire (contenu). C’est à cette condition qu’ils accepteront les contraintes liées à la mise en œuvre (stratégies opérationnelles, style de management, …). « Passer de la contrainte à l’exigence, c’est passer du comment au pourquoi (…) et c’est ce qui permet la cohérence des actions » (Gaston Jouffroy, 2013).

Il est donc vital pour les institutions de trouver un équilibre en l’Être et le Faire. Leur pérennité dépend de la qualité des interactions entre les collaborateurs. Et c’est dans cette optique que les’CO vous propose de vous positionner.

Le travail d’équipe ne s’improvise pas, il se construit!

20.09.2019

Ce matin, il me tenait à cœur de mettre mon site internet à jour et je me suis replongée dans les différents témoignages qui y sont présents. (témoignages)

Ces personnes sont venues à moi car elles avaient des difficultés à y voir clair dans leurs activités professionnelles ou bénévoles. Tout le challenge consistait donc à les faire parler de leurs actions, du contexte dans lequel ces dernières étaient menées et la manière dont elles étaient organisées. Toutes ces personnes ont fait référence au travail d’équipe, au positionnement, au fondement de leur engagement. Pour Gaël, Fanny et Marc, le faire pour faire n’a aucun sens.

Si l’activité qu’on leur demande n’est pas justifiée, les collaborateurs n’ont aucun intérêt à passer à l’action et encore moins à coordonner leurs efforts. Il ne s’agit pas là d’argumenter sur le fait qu’ils sont engagés pour le faire, mais sur le sens de leur action, sur l’utilité de l’organisation de leurs compétences et de leur déploiement.

Même pour les organisations expérimentées fortes de plusieurs années d’existence, il est nécessaire de revenir à ce qui semble être le b.a.-ba, à savoir la définition de la notion d’équipe.

Une équipe c’est : 

– Un groupe de personnes œuvrant ensemble à la réalisation d’une mission collective ; 
– Un groupe de personnes partageant une vision commune pour laquelle chacun met ses compétences au service du groupe. L’activité demandée doit avoir un sens ; 
– Un groupe de personnes réunissant des compétences diverses et nécessaires à la réalisation de la mission ;
– Un groupe de personnes organisé, au sein duquel la distribution des tâches et des responsabilités est clairement définie et communiquée ;
– Un groupe de personnes évoluant dans un climat de confiance et d’échange permettant de nourrir le sentiment d’appartenance.

Il est donc primordial que toute personne qui conduit des équipes connaisse la mission qui doit être accomplie, les compétences nécessaires à la réalisation et le profil des collaborateurs sur lesquels elle s’appuie. C’est cette personne qui est porteuse du cadre d’action qui permettra aux protagonistes de se créer une vision commune de la tâche à accomplir.

L’action, un acte d’amour

07.09.2019

Depuis quelques jours, les thèmes du passage à l’action et de la bienveillance reviennent dans mon quotidien. 
Merci à Julia de Funès pour cette petite leçon de philo matinale:

l”insociable sociabilité de l’homme”. On commence fort avec une petite phrase de Kant! 😅

Ce qui revient à dire que tout un chacun a naturellement besoin des autres pour combler des besoins de communication, d’amour, d’échange, … Toutefois, chaque individu aspire à se centrer sur lui-même, à faire fi des besoins des autres pour assouvir les siens. 

Bonjour l’ambivalence! 😇😈

Mais pas de panique, cela n’empêche pas les êtres humains de tisser des liens forts et sincères! 

Tout commence par l’amour de soi. En effet, si nous nous aimons suffisamment pour nous considérer avec BIENVEILLANCE, alors plus besoin des autres pour combler nos failles. Logique…   

C’est alors que nous devenons magnanimes (au sens aristotélicien), capables d’être avec les autres pour ce qu’ils sont avec ce que nous sommes. C’est-là que commence l’amitié véritable, qui, selon Julia de Funès, “consiste à aimer, aimer consiste à AGIR”

Une activité bénévole organisée est une activité bénévole attrayante

05.09.2019

La semaine dernière, Fabienne (nom d’emprunt pour une amie véritable), qui est très engagée bénévolement, me racontait sa dernière activité. Son récit était parsemé d’informations contradictoires, de tensions, de fatigue et de lassitude. Cela fait plusieurs années qu’elle s’investit pour cette association et qu’elle m’en parle régulièrement. Cette fois, dans sa voix moins d’enthousiasme, même une pointe d’agacement, une once de colère, un tantinet de découragement pour cette activité qui pourtant la fait vibrer.

A sa demande, à la fin de son récit, m’appuyant sur mes expériences similaires et sur mes compétences, je lui fais part de mon avis sur le manque de structure  de l’association et des répercussions pour les personnes qui la constituent. En effet, le comité ne souhaitant pas donner de cadre à une activité bénévole, afin d’en préserver son caractère récréatif, demande à ses équipes de participer à un jeu sans en connaitre les règles. Cela demande donc, à Fabienne, une grande énergie pour évoluer dans un contexte confus et elle doit faire face à des informations contradictoires. Dans ces conditions, les efforts qu’elle déploie pour accomplir la tâche qu’elle a dû elle-même définir sont si importants qu’elle en retire peu de plaisir. Rappelons-nous que l’action est le premier signe de reconnaissance dont jouissent les bénévoles. C’est pourquoi, ce flou a un impact direct sur la motivation de Fabienne à renouveler son engagement pour la prochaine activité de l’association. Elle n’est d’ailleurs pas la seule à se lasser de cette situation puisqu’un grand nombre de ses amis au sein de l’association a déjà démissionné. Les relations qu’elle y a actuellement ne sont pas, à ses yeux, une raison suffisante pour persévérer. Fabienne se demande si elle ne ferait pas mieux de donner son temps, ses compétences et son énergie à un autre organisme.

L’exemple de Fabienne illustre bien qu’à force d’avoir l’impression de gaspiller leur énergie pour comprendre et se positionner dans l’organisation, les bénévoles perdent tout intérêt voire développent une certaine déception face à cette entité. L’association est donc confrontée à un renouvellement récurrent de ses membres, peinant ainsi à se stabiliser car elle doit se réinventer à chaque changement humain. A ce stade, l’organisation aurait besoin d’identifier et de communiquer une structure claire et des attentes précises pour que les bénévoles puissent s’épanouir dans une tâche qui retrouverait son attrait.